La ville de Tongres a récemment présenté le projet du plan d'exécution spatiale 'Centrum II'. Il y a des aspects très intéressants dans ce plan. Cela permet de transformer des locaux commerciaux vacants en logements, mais le caractère patrimonial du centre-ville doit également être préservé et sauvegardé autant que possible.

La vision à long terme comme ligne directrice pour la politique

Un plan d'exécution spatiale (RUP) définit les lignes directrices de planification à long terme dans lesquelles un environnement urbain ou centre-ville peut continuer à se développer. Quelles fonctions voulons-nous où et quelles conditions ou mesures voulons-nous y associer? Une question que nous traitons quotidiennement au sein du pilier économie spatiale de CityD.

La réponse à cette question est spécifiquement décrite dans le plan d’exécution spatiale. Un tel plan est bien entendu nécessaire pour offrir la sécurité juridique nécessaire aux propriétaires, investisseurs et entrepreneurs. C’est là que le bât blesse. La sécurité juridique s'inscrit dans la durée, alors que tout le monde parle de transition, de changement de comportement en matière de logement, d'achat et de visite, encore davantage stimulé par les évolutions récentes telles que le COVID, la crise énergétique, le commerce électronique, etc.

C'est tout à l'honneur de la ville de Tongres de réagir déjà à ces évolutions et de réexaminer ce cadre, après leur précédent RUP 'Centrum' datant de 2015. Un noyau commercial en 2023 ne dépend plus uniquement des commerces et des établissements de restauration. Divers termes apparaissent alors, comme noyaux animés ou centres d'équipements. On crée alors rapidement un pont vers les locaux vacants, souvent concentrés et donc visibles, notamment dans les centres-villes.

Voir et saisir les opportunités

Tongres est la «plus vieille ville du pays». Il est bien plus intelligent de se qualifier de «première ville du pays». On est alors au premier rang et Tongres le fait depuis plusieurs années, de manière très cohérente. Si, en tant que conseil municipal, vous constatez que de nombreux bâtiments sont inoccupés depuis longtemps, vous devez vous demander pourquoi et comment vous pouvez donner un nouvel élan à votre centre-ville grâce à des mesures ciblées et adaptées aux besoins du moment.

Les noyaux commerciaux plus anciens, qui comptent de nombreux immeubles commerciaux plus petits et obsolètes, sont particulièrement vulnérables à l'inoccupation partout en Flandre. Les magasins s'agrandissent systématiquement, les investisseurs ne veulent pas de locaux commerciaux avec de nombreuses petites pièces, mais des immeubles simples avec une grande et belle façade. Il n'est pas toujours possible de rénover les bâtiments de manière économe en énergie. Bref, de nombreux bâtiments ne conviennent pas à un nouvel usage commercial. De plus, tous les gouvernements flamands sont en difficulté et de plus grandes concentrations commerciales sont apparues partout dans le pays, en dehors des noyaux commerciaux. Ajoutez à cela les 10% d'achats sur Internet et vous n'avez pas besoin d'être un grand mathématicien pour déterminer que l'offre de bâtiments peut dépasser la demande. Il est donc du devoir de chaque gouvernement local de gouverner sa bouche selon sa bourse et de faire ce qui est attendu, à savoir: accueillir la transition et la rendre possible.

Le changement de zonage comme solution aux locaux vacants

Tongres est souvent citée comme un centre-ville avec beaucoup de bâtiments inoccupés, mais les chiffres montrent que l'inoccupation à Tongres n'est pas plus élevée que dans des centres-villes comparables. Il n'est que plus visible à certains endroits et cela nuit à l'image. Ces dernières années, le conseil municipal a approuvé de nombreux changements de zonage du commercial au résidentiel ou à une autre fonction dans le centre plus large. Par exemple, 23 bâtiments ont perdu leur fonction commerciale ces dernières années. Cela est désormais également possible dans le cœur commercial, mais sous certaines conditions.

Il y a une forte demande pour vivre dans un centre-ville bien équipé. Les ménages sont de plus en plus petits, avec moins d'enfants, la dépendance à l'égard de la voiture fait l'objet de critique et les habitants souhaitent plus souvent «de l'action» dans le quartier. Vivre en centre-ville est branché. Si les bâtiments peuvent ensuite être transformés en maisons de ville confortables, entourées de magasins et d'établissements de restauration et de belles fleurs et avec une jolie façade; pourquoi pas? Bien sûr, il faut respecter certains règles mais c'est possible.

Sauvegarder le charisme de la ville

Ce que souhaite également la ville de Tongres, c’est sécuriser son ADN. Plus de 400 bâtiments «de caractère» ont été sélectionnés, qui contribuent au charme particulier de la «première» ville. Ici aussi, il est préférable d'adopter une attitude pragmatique, car les bâtiments vacants restent peu attrayants, quelle que soit la beauté de la façade.

Mais aujourd'hui, il est parfaitement possible d'intégrer des éléments typiques dans une nouvelle conception tout en adaptant le reste du bâtiment aux souhaits de l'investisseur ou de l'entrepreneur. Le patrimoine a donc un rôle important à jouer ici, mais cela ne doit pas conduire à des recommandations trop restrictives  qui compromettraient toute nouvelle destination. Alors peut-être que le gouvernement lui-même devrait envisager d’acquérir des propriétés essentielles. Après tout, l'immobilier est un capital et, en tant que propriétaire, vous souhaitez avoir les mains libres pour sécuriser ce capital, également à moyen terme! Sans dynamique d’investissement, il n’existe pas non plus de centres dynamiques pour y vivre, séjourner, travailler ou faire du shopping.